samedi 6 février 2010

* LES PIEDS DANS LE PLAGIAT : réactions de la communauté universitaire aux plagiats dans les mémoires et thèses, étude d'un cas.

NOUVELLE VERSION DU BLOG

http://archeologie-copier-coller.com/

* 1ère mise en ligne de ce texte: 9 février 2010 (article en cours de rédaction) / 15 février : commentaire de Philippe Quéau / Dernières modifications : 16 juin 2010.

Les affaires de plagiat traitées ici concernent d’abord deux doctorants, ou plutôt deux docteurs, et par voie de conséquence les directeurs de recherche, les rapporteurs et les examinateurs des jurys qui ont accordé ce titre.

Ces deux thèses sont en effet composées d’un assemblage flagrant de "copier-coller".

Les soutenances ont eu lieu à l’université Paris 8. Ce fardeau doit cependant être équitablement partagé : c’est à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-La-Villette (ENSAPLV) que la première affaire trouve son origine et c’est entre l’Université de Beyrouth et celle de Caen que s’est nouée la seconde.

D’autres universités et institutions ont joué un rôle. Ainsi, les représentants des universités Paris 13 et Toulouse-le Mirail, de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB, Lyon), du Musée de l’air et de l’espace constituaient la majorité des neuf membres des deux jurys de soutenance.

Nul universitaire, aussi vigilant soit-il, n’est à l’abri. Mais l’évidence des plagiats dans ces thèses et le contexte dans lequel elles ont été validées donnent à ces cas un relief très particulier:

La première thèse, «Genèse et actualisation hypermédiatique de schémas d’architecture à partir d’un hypercube», de Sang Ha Suh, rédigée sous la direction de P. Curran, a été soutenue en juillet 2006. C’est-à-dire, un peu plus d’un mois après que le Directeur de recherche ainsi que le Directeur du laboratoire Paragraphe (et Directeur-adjoint de l'École doctorale Cognition, Langage, Interaction) aient été avisés que le mémoire de DEA qui avait permis à cet étudiant coréen de s’inscrire en thèse était composé d’un assemblage de "copier-coller", «probablement à 100%».

Cette thèse-plagiat a obtenu la mention «Très honorable avec félicitations» d'un jury de soutenance présidé par G. Bernard, ancien Vice-président de l'Université et aujourd'hui encore membre du Conseil d'administration de Paris 8.

La seconde thèse, « Étude des méthodes de la recherche d’information et de l’indexation sur les documents électroniques : cas de la langue arabe », de Majed Sanan, est un tissu de "copier-coller". Rédigée sous la direction de K. Zreik, membre du Conseil de l'École doctorale Cognition, Langage, Interaction, et soutenue en septembre 2008 (mention « Très honorable »), cette thèse a été mise en ligne en 2009 par la bibliothèque universitaire de Paris 8 (elle est toujours en ligne à la date du 25 mars 2010).

Le directeur de recherche, K. Zreik, et un futur examinateur du jury (I. Saleh, directeur du Laboratoire Paragraphe et Directeur-adjoint de l'École doctorale Cognition, Langage, Interaction) avaient pourtant été antérieurement alertés par un mail adressé à l’ensemble des enseignants du département Hypermédia de Paris 8 :

« L’an dernier nous étions déjà fermement «décidés à ne plus tolérer» les copiés-collés et plagiats. N’était-ce pas le minimum?

Cependant, malgré les engagements des uns et des autres, cela n’a pas eu beaucoup d'effets. Dans notre département, masters et thèses «copiés collés» ont continué à être soutenus et validés… et en toute connaissance de cause !

Les premières victimes de cette situation sont les étudiants et doctorants. Ceux qui soutiennent normalement leurs masters et thèses se voient remettre des diplômes complètement dévalués par le fait même que nous tolérons que d’autres étudiants obtiennent ces mêmes diplômes avec des sous-produits copiés-collés. »

Ces deux thèses-plagiat seront analysées dans un prochain article intitulé "SERIALS PLAGIAIRES [1]"

Il s’agit donc, au-delà des responsabilités individuelles, de comprendre le système qui a permis à cette situation de perdurer tout en se développant.

Nous avions cru, naïvement, et à tort, que ces problèmes pouvaient se régler à l’intérieur même d’un département. La découverte, en 2009, de la seconde thèse-plagiat nous a finalement décidé à en informer la Présidence de l’Université Paris 8, comme nous l'avait, dès 2006, vivement conseillé un collègue, membre du CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) alors que seuls des mémoires de DEA et de master semblaient en cause.

L’ouverture du blog « Archéologie du copier-coller », en décembre 2009, a été l’occasion de mettre en ligne des études sur le phénomène du plagiat dans les travaux universitaires. Ces études sont, pour l’instant, essentiellement basées sur l’analyse d’un corpus de mémoires du diplôme NET (Numérique : enjeux et technologies) et de thèses couvées au laboratoire Paragraphe.

Nous pensons que le système qui a laissé produire des travaux-plagiats à l’intérieur même du laboratoire Paragraphe n’a pu se développer que parce qu’il s’est greffé, en parasite, sur des structures de recherche restées efficaces du même laboratoire, comme, par exemple, le groupe Écritures hypertextuelles. Ainsi, de vraies, voire de remarquables thèses, mises en vitrine, ont permis de faire passer en contrebande les thèses où le "copier-coller" prospérait; ceci, depuis des années, dans une proportion estimée à 50%/50%.

Informées de l'existence de ces deux thèses-plagiat à la fin du mois de janvier 2010, les différentes instances de l’Université de Paris 8 - Directions des écoles doctorales, Conseil scientifique et Présidence - ont réagi rapidement. Un communiqué décidé le 4 février 2010 a été publié le 8 février dans la Lettre d'information (n°3) de l'université (1). Le Conseil scientifique, réuni le 11 février, décidera la création d'une commission de déontologie (voir en note (2) le relevé des délibérations). Notons que le texte même de cette décision qui met en place cette commission illustre cependant quelques problèmes évoqués dans un article qui sera prochainement mis en ligne sur ce blog : La lutte contre le plagiat à l'Université est mal partie.

Cette étude portant sur ces cas de plagiat à Paris 8 sera donc subdivisée en 2 épisodes :

- le premier, présenté ci-dessous, couvrira la période 2005-2009 et illustrera l'échec patent de l'éradication de ce problème dans le cadre restreint d'un département.

- le second s’intéressera à la période ouverte en janvier 2010 et au traitement de ce problème par les instances de l'Université Paris 8. Le premier chapitre (janvier-avril 2010) de ce second épisode sera publié dans un autre article intitulé "SERIALS PLAGIAIRES [2]".


PREMIER ÉPISODE : 2005-2009

a) année 2005-2006

Dans le département Hypermédia (UFR 6 de l'Université Paris 8), le débat sur le plagiat dans les travaux des étudiants s'est véritablement imposé en septembre 2005. Chargé dans la perspective d'un jury de la lecture de deux de la quinzaine de mémoires à soutenir du DEA "Enjeux sociaux et technologies de la communication", nous nous sommes rendu compte qu'ils étaient l'un et l'autre essentiellement constitués de "copier-coller".

Nos recherches pour documenter les emprunts d'un des deux mémoires nous ont rapidement conduit à deux autres mémoires très problématiques soutenus, avec succès, les années précédentes : "L'implantation d'internet au Maroc : perspectives" (2001) et "Le Knowledge management" (2004). L'auteur de ce dernier mémoire, fort de son expérience, avait servi de conseil en "copier-coller" à l'auteur d'un des 2 mémoires-plagiat de septembre 2005.

Ainsi sensibilisé au problème, nous avons travaillé d'octobre 2005 à février 2006 sur un corpus d'une trentaine de mémoires de DEA disponibles dans les archives du département Hypermédia. Nous avons constaté que la majorité des mémoires étudiés posait, mais à des degrés très divers, des problèmes de "copier-coller" et de plagiat.

Le 19 janvier 2006, à l'occasion d'une réunion des enseignants du Master Numérique : enjeux et technologies (qui succède au DEA Enjeux sociaux...), il est décidé : la mise en place d'une commission "plagiat" - l'information des étudiants sur ce sujet - l'introduction d'un enseignement spécifique, que nous assurerons, sur "l'usage des sources d'informations sur Internet" - l'acquisition de logiciels de détection de plagiat.

À la mi-février, une note de la commission, intitulée "plagiats dans les travaux universitaires", informe le Conseil scientifique de Paris 8 du problème. Le compte rendu de la réunion de ce conseil du 23 février, sous la Présidence de Pierre Lunel alors président de Paris 8, en fait état sans autres débats, décisions ou commentaires particuliers.

Dans un mail envoyé le 27 février à trois de mes collègues, 2 membres de la commission "plagiat" et le responsable du Master, C. Baltz, était dressé un premier bilan qui concernait les cas les plus graves des mémoires analysés sous l'angle du plagiat. Nous précisions :

Si le plus important est bien de mettre en place les moyens d'éviter le renouvellement de telles situations, je ne pense pas, pour ma part, que l'on puisse ignorer les DEA déjà validés et qui se révèlent être des produits de «copier-coller» à près de 100%. Je pense qu'il faut rapidement s'informer (auprès du conseil scientifique ?) des moyens de leur annulation et des conséquences à en tirer concernant les étudiants inscrits en thèse en Hypermedia à la suite de l'obtention de tels DEA.

En tête des 9 cas cités dans ce mail, nous avons placé les 2 cas les plus graves, 2 mémoires "plagiés à près de 100%" d'étudiants coréens venus, depuis l'École d'Architecture de Paris-La Villette, chercher un diplôme de DEA à Paris 8 : Vers l'environnement ubiquitaire (2004), de K. H. K., ensuite inscrit en thèse. Et Le retour au réel (2001) de S-H S. qui, ce premier succès obtenu au niveau du DEA, poursuivra ses "recherches" avec le même enseignant Paris 8/Paris La Villette, s'inscrira aussi en thèse et la soutiendra en juillet 2006 (Genèse et actualisation hypermédiatique de shémas d'architecture...). Il s'agit de la thèse-plagiat évoquée au début de cet article.

Au même moment, le site "Responsable" de l'Université de Genève, dédié à la lutte contre le plagiat, publie notre article sur une méthode de repérage des plagiats du mémoire Vers l'environnement ubiquitaire : Repérer avec Google les textes réécrits et traduits. Un mail communique l'adresse web de cet article aux enseignants du département Hypermédia.

La première réaction de mes collègues à la proposition d'engager des procédures d'annulation de diplôme pour les mémoires les plus scandaleux est cependant pour le moins mitigée, mais elle est exprimée (mail reçu le 2 mars 2006) avec une certaine franchise : "la question d'annulation des diplômes [...] remet en cause la compétence du jury et plus particulièrement du directeur du mémoire. Y sommes-nous prêts?".

Le 18 mai 2006, le problème du plagiat est le dernier des points inscrits à l'ordre du jour d'une réunion du Master Net, essentiellement consacrée à la baisse inquiétante du flux d'étudiants inscrits à ce diplôme. Neuf enseignants participent à cette réunion dont le Directeur du Master Net, le responsable du département Hypermedia (et aussi Directeur du Laboratoire Paragraphe et Directeur-adjoint de l'École doctorale Cognition, Langage, Interaction), la Directrice du département de documentation, le Directeur de la formation permanente de Paris 8 et le directeur de recherche des deux mémoires des étudiants coréens dont les plagiats étaient en cause. Nous y présentons notre bilan des plagiats et soulignons à nouveau la curieuse situation de ces deux plagiaires "100%" autorisés à s'inscrire en thèse. Leur directeur de recherche nous rétorque qu'ils sont "brillants" et qualifie ma position de "policière" sans que mes autres collègues ne songent à réagir. Enfin, les présents se prononcent à l'unanimité contre notre proposition d'ouvrir une procédure d'annulation des diplômes pour les deux plagiaires "100%".

Le lendemain, afin que les participants ne se trompent pas sur la réalité des cas que nous avions soulevés, nous leur communiquons par mail le détail des plagiats documentés du mémoire Vers l'environnement ubiquitaire.

En réponse, nous recevons un mail du principal mis en cause, le directeur de recherche, où figurent de curieux arguments :

"Si, comme tu viens de le faire pour ce coréen (plein de ressources et de qualités par ailleurs), tu enclenches une procédure et que celle-ci prend un caractère contradictoire, polémique ou même nuancé, la bombe sera amorcée pour l'ensemble de l'Université et ne s'arrêtera pas, selon moi, pour des raisons d'équité justement.
La loi que l'on pratique est la même pour tous et tu t'engages dans une rétroactivité dont tu prends l'entière responsabilité. C'est cette manière de faire que je n'approuve pas.
"

Le directeur du master NET, C. Baltz, tente quant à lui de clore le débat en soulignant dans un mail "Pas de mesures rétroactives, difficiles à fonder en droit après décision de jury".

Nous précisons à nouveau le 24 mai notre position dans un mail adressé au seul C. Baltz :

- Je ne pense pas qu'il soit éthique de taxer de « pratiques policières » des recherches sur d'éventuels plagiats dans les mémoires.
(...)
Pour ma part, ma conception de l'éthique et de l'équité me fait conclure qu'il ne fait aucun doute qu'un étudiant ne doit pas pouvoir continuer à se prévaloir d'un DEA délivré sur la base d'un mémoire constitué à quasi 100% de « copier-coller ».

Au vu des éléments de preuves rassemblés, la demande d'annulation de ce DEA, est bien évidemment fondée en droit.
Le seul écueil, mis en avant lors de notre réunion, à été celui de la complexité et de la durée des démarches. Mais l'important n'est pas tant que ce cas précis soit rapidement résolu, mais que les principes retenus pour sa résolution soient posés rapidement sans la moindre ambiguïté.
L'existence et la nature de ce mémoire sont, de fait, déjà semi-publiques. Et il serait véritablement catastrophique pour notre département, et pour Paris VIII, que l'on puisse croire que notre éventuelle inaction à cet égard puissent être justifiée par le type d'arguments que Patrick Curran développe de manière récurrente.

Le 6 juin, C. Baltz soumet à l'ensemble des enseignants titulaires du département Hypermédia, un texte qu'il se propose, après que tous aient donné leur accord, de communiquer au Conseil scientifique de l'université. C. Baltz précise à cette occasion qu'un des étudiants coréens, auteur d'un DEA-plagiat et inscrit en thèse, sera convoqué (il s'agit de Sang Ha Suh; en réalité, il ne sera convoqué que quelques semaines plus tard... pour soutenir une thèse de 3e cycle déjà mentionnée. Cette fameuse thèse, plagiat à 95%, lui vaudra les félicitations du jury !).

Dans le texte soumis pour approbation, C. Baltz fait preuve d'un art consommé de la litote :

"Il est apparu que plusieurs mémoires déjà soutenus pouvaient être suspectés, pour le moins, de mauvaise signalisation des sources et de textes divers, suscitant ainsi des doutes quant au degré d'élaboration personnelle de leur auteur."

Le reste est à l'avenant, d'une remarquable tartuferie, à laquelle personne ne trouvera à redire sinon Jean-Marc Lepers, collègue du département Hypermedia, et nous même. Nous répondrons chacun de notre côté de manière assez verte à ce texte ridicule. Pour sa part, Jean-Marc Lepers écrit aux 19 enseignants titulaires du département :

Il y a une raison principale, et tellement évidente qu’on a honte de le rappeler, au plagiat, c’est l’incapacité du plagiaire à produire le moindre document personnel manifestant le minimum d’intelligence (...). Le plagiaire le sait bien, et en plus il imagine que ses profs seront assez cons, assez laxistes ou charitables pour ne pas le remarquer. Chaque fois qu’un plagiat « passe », c’est une victoire de la connerie sur l’intelligence (...).

[Il] y a quand même un minimum à respecter pour ne pas être tout simplement ridicules. À une époque où on pouvait encore rigoler, l’Université P8 avait inscrit une jument célèbre et lui avait donné un diplôme. Ça avait fait scandale, mais à la réflexion c’est beaucoup moins grave que de donner ou laisser des diplômes à des plagiaires."

Sautons quelques mails, où abondent les bonnes résolutions très vite enterrées de ne plus tolérer les plagiats, pour arriver à la session suivante de soutenance des mémoires du master NET, en octobre 2006. Les deux mémoires qui m'avaient été donnés à lire pêchaient une fois de plus gravement par de larges copier-coller. Leur soutenance avait cependant été maintenue.

Lors de ce jury, présidé par C. Baltz, mes arguments sur l'existence patente de plagiats dans ces mémoires auront peu de poids devant l'évidence de ceux développés par d'autres membres du jury de soutenance. Un collègue éminent s'interroge pour savoir si le plagiat est vraiment un problème puisque "Einstein et Darwin ont eux aussi plagiés" (sic). Et pour le directeur de recherche du mémoire d'un étudiant étranger (aussi Directeur-adjoint de son École doctorale ), on doit d'autant plus être indulgent avec cet étudiant plagiaire, que son master en poche, il rentrera dans son pays.

Que peut-on ajouter à cela ? Quelques autres mails sans aucun effet...

L'année suivante, pour la session de soutenance du master NET, en octobre 2007, on ne nous confiera plus aucun mémoires de master à lire...

*****************************

(1) Communiqué paru, le 8 février 2010, dans la Lettre d'information de l'Université Paris8:

Paris 8 met en place un dispositif anti plagiat et anti copié-collé

Devant l'existence du phénomène de plagiat et de copié-collé, facilité par le développement des outils informatiques, dans les travaux des étudiants de Licence, de Master et de Doctorat auquel les universités sont confrontées, l'université Paris 8 a décidé de prendre des mesures de prévention et de sanction :

1) Elle se dote d'un logiciel anti plagiat qui sera utilisé pour détecter les fraudes avant l'autorisation de soutenance des travaux de recherche.

2) Elle se réserve le droit d'entamer des procédures d'annulation des diplômes déjà délivrés par validation de travaux frauduleux.

3) Elle constitue au sein du conseil scientifique et du conseil des études et de la vie universitaire une commission chargée d'élaborer une charte de déontologie de la recherche ainsi que de la faire respecter.

4) Elle s'engage à mettre en place au sein de toutes les formations des séances de sensibilisation aux règles de référence et d'utilisation des textes scientifiques, souvent ignorées par les étudiants.

(2) CONSEIL SCIENTIFIQUE 11 FÉVRIER 2010, RELEVÉ DE DÉLIBÉRATIONS

QUESTION DES PLAGIATS.

Saisi à propos de cas de plagiats et de copié-collé dans des Masters et dans des thèses de doctorat au sein de l’université, le Conseil scientifique entend prendre des mesures rapides et rigoureuses, il rappelle qu’il est de la responsabilité des directeurs et co-directeurs de thèse d’assurer la vérification de l’originalité des textes produits. Il est également possible d’envisager des sanctions (conseil de discipline, suspension de la fonction de directeur de thèse...).

Le CS met en place une Commission de déontologie, et propose la composition suivante :

Les trois Vice Président(e)s, les directeurs des Écoles doctorales, deux membres du bureau du CS.

Pourront être sollicités pour s’adjoindre à cette commission des spécialistes de la section concernée par les dossiers à traiter.

Il demande à l’université d’acquérir un logiciel de recherche de plagiats au plus vite de façon à ce que les directeurs de thèse puissent vérifier la validité de la thèse avant la soutenance.

Avis favorable à l’unanimité

Le CS propose d’autre part, qu’une information particulière concernant le plagiat et le copié-collé soit inscrite dans la nouvelle charte des thèses, document contractuel.

Avis favorable à l’unanimité


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3 commentaires:

Anonymous Philippe Quéau a dit...

En tant qu'auteur ayant été copié-collé par par l'un des plagiaires cités ici, je voudrais dire que ce n'est pas tant le fait d'avoir été utilisé sans être cité qui me gêne (après tout c'est une forme d'hommage!). C'est plutôt et surtout le laxisme des autorités universitaire qui décernent des titres de "docteur" à des personnes manifestement non qualifiées qui me stupéfie. Il y a là un laisser aller intellectuel et moral proprement inquiétant pour l'avenir de l'Université française (aux Etats-Unis par exemple, un tel comportement serait sanctionné de la façon la plus rude). Déjà le "bac" n'était plus grand chose, mais alors le "doctorat" ne sera-t-il plus (putativement) qu'un morceau (emprunté) de papier? Il est vrai qu'il y a des pays (mafieux) où un PhD "authentique" s'achète pour quelques centaines de dollars.
Il est vrai aussi qu'Internet facilite la navigation et, partant, l'emprunt, honnête et régulier, mais pouvant aussi être franchement malhonnête et pernicieux. Heureusement les TIC permettent des vigilances nouvelles, en contrepartie. Il s'agit pour l'Université de mettre cette éthique de la vigilance au service d'une production intellectuelle de qualité, sans laquelle c'est le tissu même de notre société dite de la "connaissance" qui s'en verrait profondément affecté.
Le travail présenté ici par M. Darde ne fait que dévoiler un premier arbrisseau. Il reste encore à explorer toute la forêt des pillards, qui est une sorte de forêt "en marche", comme dans Shakespeare. Cette marche des pillards contribue à la défaite, non de la pensée (car un bon lecteur voit la fraude), mais bien de la société elle-même. Car les pseudo-docteurs bardés de diplômes d'emprunt et labellisés des plus beaux titres universitaires infecteront dès lors sans contrainte toute leur vie professionnelle de leurs pratiques, et imposeront l'arrogance de leurs "titres" à des esprits trop crédules.

15 février 2010 à 04:20  
Anonymous Anonyme a dit...

Jean-Noël, il est primordial de s'attaquer sérieusement au problème du plagiat à l'université comme vous le faites. C'est d'autant plus urgent que les tricheurs finissent par faire jeter l'opprobre sur l'ensemble des jeunes chercheurs; ceux qui, comme moi, ont écrit leur thèse à l'ère d'internet.

Au sein de la revue à laquelle je participe, il nous est arrivé de détecter des plagiats provenant non seulement de doctorants, mais aussi de "chercheurs" en poste à l'Université (il faut préciser que cette revue fonctionne par "appels à contribution" et non par "copinage" ce qui - ironie du sort - multiplie les risques!). Tout le problème étant qu'une fois ces textes non-originaux démasqués, nous ne les publions pas, donc le plagiat n'est pas rendu public, l'affaire enterrée et le coupable libre de recommencer ailleurs.
Cela pose des questions éthiques à toute publication universitaire tant nous ne sommes jamais certain de l'originalité des textes qu'on publie, d'autant plus que les plagiaires jouissent encore d'une quasi totale impunité.

Maxence Alcalde, dpt Arts Plastiques, Paris 8.
http://osskoor.wordpress.com/2010/03/01/archeologie-du-copier-coller-par-jean-noel-darde/

2 mars 2010 à 10:07  
Blogger Jean-Noël DARDE a dit...

Hafez,

Pouvez-vous m'envoyer votre commentaire directement à jndarde@gmail.com

Je souhaite entrer en contact avec vous pour vous demander quelques précisions avant de mettre votre commentaire en ligne.

Jean-Noël Darde

5 novembre 2010 à 17:01  

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